Le mardi 4 novembre dernier (il n’est jamais trop tard pour bloguer), c’était les élections américaines de mi-mandat (sous entendu: présidentiel). Quelle surprise de voir des collègues arriver avec des petits autocollants ronds portés façon badge avec la mention:
我已投票
¡Ya Voté!
(On notera cependant un petit malentendu dans la traduction chinoise utilisé, que quelqu’un a rapporté ici. Et que ce badge était diffusé à ma connaissance dans la région de San Francisco, j’ignore ce qu’il en était dans les autres régions et Etats).
Certes, porter ce badge est avant tout un acte civique pour rappeler aux citoyens leur droit (taux de participation nationale de 36,4% dans ladite élection, contre 49,98% pour le 2ème tour des départementales françaises cette année) mais j’avoue avoir réagit en 2 temps:
- Un petit sourire moqueur du côté infantile et oh, si américain, de la fierté d’exhiber son bon point comme à l’école communale (les enfants d’ici reçoivent des stickers à gogo pour tout et surtout n’importe quoi)
- L’émerveillement face à l’ouverture d’esprit des Américains: imaginer qu’en France on porte des badges similaires, où il y aurait écrit
لقد صوت
Ich habe gewählt
(Ou ¡Ya Voté! dans le Sud-Ouest)
J’aime à croire que ce jour-là, on n’aura plus peur que le FN arrive en tête!
Les Américains sont décidemment très tolérants face aux autres langues parlées dans leur pays, et ne défendent pas l’anglais comme un trésor national. Bien sûr, cela est à rapprocher de leur tradition d’immigration, de la grosse et croissante minorité hispanique… Mais je pense que cela tient également à l’ADN de ce pays épris de liberté. Quel choc d’apprendre qu’il n’y a pas d’équivalent de l’Académie Française! Mais, comment font-ils??? ai-je tout d’abord pensé prise de panique. Avant de m’apercevoir qu’il s’agit là d’un aspect de cette liberté américaine dont il y a tant à dire, surtout comparé au carcan français du « bien parlé », qui utilise la langue comme un marqueur et un différentiateur social.