Introduction de Lily: et voici le premier billet « invité » de ce blog ! L’auteur est le papa de Lottie et de Bébé O: lorsque vous avez un mari qui vous dit qu’il aimerait bien écrire ce qu’il pense des différents biberons que nous avons essayés, vous vous sentez tellement chanceuse de partager votre vie avec un geek homme comme ça que vous ne pouvez que lui dire oui. Sans plus attendre, voici donc l’avis de Lars sur les biberons, un sujet plus technique qu’il n’en a l’air.
L’un des avantages inattendus du métier de parent est qu’il ouvre la possibilité de se spécialiser, d’avoir des avis techniques très pointus, bref d’être un snob dans des domaines surprenants. Aujourd’hui: le biberon. Instrument critique pour la nutrition du bébé, le biberon est disponible sous de nombreuses formes, tailles, matières, prix et couleurs. Tous les biberons ne se valent pas, et le biberon est le sujet d’une bataille technologique que se livrent les constructeurs qui surprendrait les non-parents. Je me propose ici de comparer brièvement trois modèles de biberons, sous l’angle des critères suivants:
- La facilité du nettoyage, car avant toute chose, un biberon est quelque chose qui se nettoie.
- La transportabilité.
- Le nombre d’interruptions du flot lors de la tété.
C’est dans ce dernier point que se cache toute l’innovation technique des fabriquants de biberon. Leur différenciateur, en quelque sorte. Car si le biberon est un objet qu’on ne se lasse pas de nettoyer plusieurs fois par jour, son utilité annexe réside dans sa faculté à nourrir le bébé (qui a faim), et donc il est crucial que l’air puisse entrer à la même vitesse que le lait en sort (sinon le bébé est frustré de téter sans que rien ne sorte et doit apprendre à faire des pauses malvenues lors de son repas).
La facilité du nettoyage se mesure par le nombre de pièces différentes à nettoyer, et le nombre de brosses distinctes requises. À noter que tous les biberons ont une tétine et nécessitent donc une petite brosse pour la nettoyer. Il ne s’agit pas d’un élément différenciateur (même remarque pour le capuchon).
Premier modèle considéré: « Avent » (de Philips), en verre.
Le point fort de ce modèle est qu’il est en verre. Ce qui veut dire qu’il n’est pas en plastique, ce qui est important pour certaines personnes qui se méfient des effets (réels ou imaginés) possiblement néfastes sur la santé [*]. Il est aussi beaucoup plus lourd et fragile. Cela dit, il est aussi disponible en plastique, et le Dr Brown’s dont je considère le modèle en plastique existe aussi en verre. Comme quoi un fabriquant de biberons se doit d’être prudent et d’en proposer pour tous les goûts. Le biberon Avent est constitué simplement de 3 pièces:
- une tétine,
- un corps,
- une bague en plastique reliant les deux.
Le corps monobloc requiert une brosse full size pour le nettoyer correctement, et dans ce design relativement simple, toute la technologie facilitant l’écoulement du fluide se retrouve dans quelques trous bien (?) placés dans la tétine. Est-ce que cela marche? Non, expérimentalement. 100% des bébés (n=1) testés têtent à une vitesse qui sature la capacité qu’ont ces quelques trous à laisser rentrer l’air.
Le second modèle dont je veux vous parler est celui de Dr Brown’s.
Cette marque a fait le choix d’une « paille » centrale en plastique dur pour assurer l’entrée de l’air. Cela marche relativement bien, mais requiert deux pièces supplémentaires par rapport au Avent. C’est toujours ça de plus à laver. Pire, ces deux pièces ont besoin de leur brosse spécifique, encore plus fine qu’une brosse à tétine et capable de récurer une paille. Au niveau de l’ergonomie, l’extrêmité de la paille bleue doit toujours rester au dessus du niveau du lait lors de la tété. Il faut donc constamment surveiller l’inclinaison du biberon, surtout au début lorsqu’il est bien rempli.
On garde le meilleur pour la fin, le biberon Mam.
Comme le Dr Brown’s, lui aussi est constitué de 5 pièces. Mais le choix technologique est différent, car l’air pénètre par la base du biberon (ou encore par le haut si on l’imagine en pleine action). Le cul du biberon est donc dévissable et une membrane en silicone vient s’y nicher pour faire un effet clapet (l’air entre, mais le lait ne coule pas). La quantité de pièces à nettoyer est compensée par le corps dévissable qui du coup ne nécessite pas de brosse particulière, il se nettoie très bien simplement à l’éponge.
Je vous laisse sur un petit tableau récapitulatif, et l’émerveillement inhérent à la lecture d’un billet sur un sujet à ce point capital.
Modèle | Nombre de pièces | Écoulement | Nettoyage |
---|---|---|---|
Avent | 3 | misérable | brosse |
Dr Brown’s | 5 | acceptable | une gigatonne de brosses (3) |
Mam | 5 | idéal | sans brosse |
PS de Lily: sur la remarque « biberon en verre vs biberon en plastique », c’est vrai que je préfère utiliser des biberons en verre par défaut. Je me méfie beaucoup du plastique, notamment des produits qu’il libère lorsqu’il est chauffé. Tout le monde sait que le bisphénol A, un perturbateur endocrinien, a été interdit dans les biberons. Oui mais… les fabricants ont remplacé le bisphénol A par du bisphénol S, dont on se rend compte qu’il est également un perturbateur endocrinien (source et re-source). Mais le message ne passe pas vers les parents de jeunes enfants, j’en veux pour preuve cet article de parents.fr pourtant mis à jour en janvier 2017! (Mais je vous ai déjà dit ce que je pense de certains journalistes…)
Finalement, nous utilisons des biberons Mam en plastique, qui sont à base de polypropylène (du reste, on ne chauffe pas le biberon, ce qui limite aussi la migration des matériaux). Bref, je vous invite à vous renseigner sur le type de plastique que vous utilisez au quotidien… dans l’attente de plus de données, car les dernières conclusions de l’EFSA (European Food and Safety Authority) sur le BPA sont « plutôt » rassurantes (ici), même si cet organisme entreprend cette année de réévaluer les dangers du BPA en prenant en compte les études postérieures à 2012 (là).
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Il me semble que le facteur risque n’est pas abordé: le biberon Mam comportant davantage de pièces à visser (la clé dynanométrique est-elle fournie ?), il pourrait être davantage sujet aux modes de défaillance ayant pour conséquence le versement l’intégralité de leur contenu par terre.
N’y a-t-il eu aucune observation de ce type ?