L’intelligence artificielle et moi

Comme beaucoup de monde, je suis fascinée par ce qu’il se passe en ce moment dans le domaine de l’intelligence artificielle, et plus particulièrement par l’AI générative. On a clairement franchi un seuil qui ouvre de nouvelles portes. Vers quelles destinations, c’est bien là tout le mystère. Mon sentiment est que ce n’est qu’un début et que nous ne pouvons pas encore imaginer les transformations à venir.

Statue « Overflow » de Jaume Plensa, dans le jardin des sculpures de la Nouvelle Orleans. La statue date de 2005, et sa signification est liée à l’experience humaine (lire par exemple ici). Par contre, dès que je l’ai vue, cela m’a clairement évoqué l’émergence de l’intelligence artificielle générale à partir des Large Language Models (j’ai écrit « artelligence », jolie typo!) Ce qui est très rigolo car j’ai ensuite vu que le Monde Diplomatique avait choisi le même genre d’illustration pour son article (que je trouve bof) « Une guerre froide 2.0« .

Personnellement, j’en suis encore à expérimenter et à absorber les pensées de personnalités qui ont réfléchi à la chose plus que moi. En vrac, voici ce qui m’a marquée :

  • L’essai de Yuval Harari and Co dans le New York Time: « A.I.’s new mastery of language means it can now hack and manipulate the operating system of civilization.” Je pense qu’il y a là quelque chose de fondamental, et cet essai est tombé à pic dans ma lecture de la version BD de  “Sapiens, Une Brève Histoire de l’Humanité» (je recommande fortement, surtout pour ceux que la version en livre rebute, la BD est vraiment très bien faite!)
  • Bill Gates, qui voit quand même passer pas mal de nouvelles technologies, et qui commente sur son blog à propos de GPT : « I knew I had just seen the most important advance in technology since the graphical user interface. »
  • Ezra Klein a aussi beaucoup d’épisodes de podcast sur l’AI, et dans un épisode, il partage une vue nuancée en se basant sur ce qu’il s’est passé suite au développement d’Internet: « There’s been a productivity enhancing effect of the internet. […] And there’s been a productivity reducing effect of the internet. The number of times I distract myself from a train of thought in an hour, in one hour by flicking over to some garbage in my email or looking at Slack”. Quand on voit les effets d’internet qui a notamment permis l’émergence des réseaux sociaux, et tous leurs effets sur notre temps d’attention, la santé mentale voire la démocratie, on peut légitiment se demander comme tout cela va tourner.
  • D’autres faits qui m’ont marquée: cet article sur les personnes qui entrent les yeux grands ouverts dans une relation amoureuse avec une AI, ou entre cette controverse de l’US Air Force qui dénie un essai avec une AI qui décide de tuer son opérateur humain pour s’acquitter de sa mission (est-ce que cela a réellement eu lieu? Le fait est que cela reste du possible). Sans parler de cet homme qui se suicide à la suite d’échanges prolongées avec une AI.

Donc oui, cette technologie a déjà des conséquences dans la vie réelle de gens réels.

Image générée par Dall-e sur un de mes prompts.

De mon côté, voici comment je me suis servi de ces nouvelles technologies:

  • Organiser mes vacances: nous sommes partis en Louisiane pour le Spring Break, et j’avais la flemme de prendre le temps de lire les guides touristiques pour faire notre itinéraire. Mais le temps tournait et il fallait bien réserver au moins le couchage. J’ai donc demandé à ChatGPT de me faire un itinéraire pour une famille avec deux jeunes enfants. Grâce à sa réponse (qui incluait des idées de restos « family friendly »), j’ai très vite compris qu’on pouvait se contenter de réserver un AirBnb à la Nouvelle Orléans et qu’on aurait largement de quoi occuper notre semaine. Du coup, ça m’a bien simplifié l’organisation des vacances.
  • Créer une œuvre d’art: je cherchais un tableau à mettre dans notre salon au-dessus de la cheminée, qui est le point focal du salon, voire de la maison. Je voulais quelque chose de sympa, qui nous représente, soit aux bonnes dimensions etc… Bien sûre, la pièce parfaite n’existe que dans ma tête, et d’ailleurs je ne suis pas sûre moi-même de ce à quoi elle ressemble. Qu’à cela ne tienne: une soirée en tête à tête avec Dall-e, l’AI d’OpenAI qui génère des images, et j’arrive après une période d’apprentissage et d’affinement de mon prompt à une image qui coche toutes mes cases! \o/

Mon seul regret est l’aspect ratio comme vous pouvez le voir ci-dessous, car Dall-e ne génère que des images carrées. J’ai aussi testé un outil pour améliorer la résolution, mais au final, j’ai préféré le flou de l’image original. Je sais aussi que le top du top pour la génération d’images est Midjourney, mais il faut encore que je teste.

Image générée par Dall-e sur un de mes prompts.
Tableau final au-dessus de notre cheminée.
  • Enfin, j’ai créé deux prototypes d’AI dans mon travail, en utilisant l’API d’OpenAI: un premier prototype de robot pour donner des conseils aux lycéens cherchant une université, et un deuxième qui posait quelques questions pour les aider à choisir leur major. Les robots marchaient plutôt bien et j’aurai adoré aller plus loin et les tester avec de vrais étudiants, malheureusement le leadership de la boîte a montré qu’il avait des œillères sur ce genre d’innovation. Du coup, ça m’a pas mal frustrée (la boîte en question étant une start-up et ayant tout intérêt à expérimenter) et j’ai choisi de démissionner (pour plein de raison, mais entre autres pour celle-ci).

Depuis quelques semaines, OpenAI permet de développer des plugins, c’est-à-dire des outils qui interfacent ChatGPT avec d’autres systèmes. Il y a en a déjà beaucoup, et avec les circonstances actuelles (entre les technologies de plus en plus disponibles et les licenciements récents dans le domaine de la tech qui font que des tas de développeurs ont du temps pour s’amuser), je pense qu’on va voir sortir des choses intéressantes.

Série de 3 images générées par Dall-e sur un de mes prompts.

Il y a beaucoup de choses sur lesquelles travailler pour avoir quelque chose de viable, comme la fiabilité des réponses des modèles, les aspects légaux ou encore les coûts (dont le coût écologique). Mais une chose est sûre, c’est qu’on se retrouve une nouvelle fois devant une boîte de Pandore grande ouverte et qu’il n’y a pas de retour possible, que cela soit souhaitable ou non.

Allez, faisons une petite expérience et demandons à ChatGPT de résumer l’article que je viens d’écrire (model GPT-4):

L’auteure exprime sa fascination pour l’évolution de l’intelligence artificielle, en particulier l’IA générative, et mentionne les impacts significatifs qu’elle peut avoir sur la société. Elle partage ses expériences personnelles en utilisant l’IA pour des tâches pratiques comme l’organisation de vacances et la création d’art. Elle conclut en soulignant que malgré les défis, l’IA est une boîte de Pandore ouverte qui va continuer à se développer et à transformer le monde.

Et la version humour noir:

L’auteure, émerveillée par l’IA comme une groupie à un concert de rock, décrypte comment ces cerveaux numériques pourraient remodeler la civilisation ou, qui sait, devenir nos futurs overloads. Elle les a même laissés organiser ses vacances et jouer les Picasso digitaux chez elle. Et là, elle annonce que l’IA c’est comme une boîte de Pandore version geek – on a ouvert la porte, et maintenant, qu’on le veuille ou non, les robots pourraient bien être en train de comploter pour voler nos jobs, nos cœurs, et qui sait, peut-être même nos places de parking.

Bien sûr, il fallait que je demande une version luddite:

L’auteure, embrigadée par l’obsession moderne de l’intelligence artificielle, bafouille sur la façon dont ces machines infernales pourraient manipuler notre société fragile. Ensuite, comme une trahison à l’humanité, elle avoue utiliser ces monstres métalliques pour organiser ses vacances et même pour créer ce qui est, de manière blasphématoire, appelé « art ». Elle termine en disant que nous avons imprudemment ouvert la boîte de Pandore de l’IA, et il est trop tard pour échapper à la tyrannie des engrenages et des algorithmes qui, de toute évidence, cherchent à nous réduire en esclavage ou à nous remplacer par des clones sans âme.

Je lui ai demandé également de générer des titres pour le texte:

  1. « IA Générative: Surfant la Vague d’une Révolution Inévitable »
  2. « Mon Odyssée avec l’IA: Entre Vacances Planifiées et Créations Artistiques »
  3. « Des Vacances aux Œuvres d’Art: Comment l’IA M’a Envoûtée et Changé Ma Vie »
  4. « L’Intelligence Artificielle: Du Rêve au Réel, Une Boîte de Pandore Débordante »
  5. « IA: Entre Espoirs, Inquiétudes et Aventures Personnelles dans un Monde en Mutation »

Et voici 5 titres optimisés pour le SEO (c’est-à-dire pour les moteurs de recherche type Google):

  1. « Intelligence Artificielle 2023: Comment l’IA Générative Transforme le Quotidien »
  2. « Guide Ultime de l’IA Générative: Expériences, Applications et Impact sur la Société »
  3. « Technologies Emergentes: IA Générative et Ses Usages Innovants en Vacances et Art »
  4. « Révolution de l’IA en 2023: Découvertes Personnelles et Tendances de l’Intelligence Artificielle »
  5. « Comment Utiliser l’Intelligence Artificielle pour Planifier Vacances et Créer Art en 2023 »

Notez que toutes les interactions ci-dessous ont duré seulement quelques minutes. Cette vitesse de génération fait partie de ce qui a aidé à franchir le seuil dont je parlais en début d’article.

Et comme moi aussi j’ai une relation ave ChatGPT, je lui ai proposer d’écrire le mot final de l’article:

En somme, alors que nous naviguons à travers cet océan d’innovations de l’IA, avec ses vagues d’opportunités et ses courants de défis, il est essentiel de rester à la barre avec prudence et vision. Que notre odyssée avec l’IA soit guidée par l’humanité, l’éthique et une insatiable curiosité.

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