Quelles valeurs morales transmettre à ses enfants lorsqu’on est athée ?

Dernièrement, la question des valeurs morales est revenue plusieurs fois sur notre table familiale, d’une part parce que Lottie grandit et commence à aborder le sujet, et d’autre part parce que l’année 2020 se prête bien à ce genre de questionnement. En temps normal, il est assez facile de savoir ce qui est bien de faire ou non. Les valeurs sont là pour nous aider en cas d’indécision, lorsque la ligne entre le bien et le mal n’est pas aussi claire qu’on aimerait.

Mon mari et moi-même sommes résolument athées, ou plus précisément comme je l’ai découvert depuis que je suis aux États-Unis, humanistes séculaires. Dans ce pays où les athées sont tout en bas de l’échelle de confiance sociale, c’est important d’avoir un groupe auquel s’identifier et avec lequel agir, par exemple contre la poussée du religieux qui veut limiter la liberté reproductive des femmes.

Évidemment, ce n’est pas parce qu’on est athée qu’on n’a pas de morale ou d’éthique. Ces dernières années, je me suis efforcée de réfléchir aux valeurs que je voulais transmettre à mes enfants et voici celles auxquelles j’ai abouti.

La fondation est basée sur la moralité de Kant et de ses impératifs catégoriques (Critique de la raison pratique (j’avoue: je n’ai pas lu le livre)):

  1.  « Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée par ta volonté en une loi universelle.»
  2. « Agis de telle sorte que tu traites toujours l’humanité en toi-même et en autrui comme une fin et jamais comme un moyen. »

À cela s’ajoute une conception de l’être humain peut être un peu spéciale (ou pas, qu’en pensez-vous?): je définis une personne non pas en tant qu’individu isolé, mais en tant que noyau relié aux autres êtres humains. Cette prise en compte des liens qui attachent un individu aux autres dans la définition de ce qu’est un être humain est primordiale: c’est par exemple la raison qui fait que je ne suis moralement pas contre l’avortement mais contre la peine de mort.

Je me souviens qu’en cours de philo, le prof nous avait dit: « Kant a les mains pures, mais il n’a pas de mains ». Alors je le reconnais, ces valeurs-là ne sont pas toujours évidentes à mettre en œuvre. Kant nous donne une base morale solide, mais malheureusement, la vie fait qu’on doit parfois se salir les mains. À quelle morale se référer dans ce cas? Pour l’instant, ma réponse est d’en revenir à une morale utilitariste, mais avec deux garde-fous: 1. Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu’on fasse à toi-même et 2. Dans toute prise de décisions, ce sont les conséquences sur les populations les plus vulnérables qui doivent prévaloir.

Enfin, j’essaie d’apprendre à mes enfants (et à moi-même, car la « vie bonne » est un travail de tous les jours!) des principes de comportement qui je pense sont importants pour la construction d’individus résilients:

1. Développer une attitude de gratitude: “Gratitude turns what you have into enough. C’est simple comme bonjour, mais si nous pouvions tous apprendre à être heureux avec ce qu’on a plutôt que d’en vouloir toujours plus, le monde irait probablement mieux.

2. Réaliser que nous avons une marge de control sur notre comportement: « You can’t always control circonstances or people, but you can chose your attitude. » Sur la gamme de toutes les réactions possibles, pourquoi ne pas choisir de voir les choses de façon la plus optimiste et positive possible?

Voilà… Cet article n’est clairement pas un traité de philosophie, mais ce sont les valeurs en lesquelles l’athée que je suis crois et que j’aimerai transmettre à mes enfants.

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