J’ai fait de la pub sur Facebook #5: quel retour sur investissement?

Pour finir cette série d’articles sur mon expérience publicitaire avec Facebook, voilà la réponse à la question que vous vous posez depuis le début: mes différentes campagnes de pub ont-elles été un succès? La réponse tient en un mot: non.

Mais encore?

Pour Lisa’s Simple Websites, je m’étais fixé un objectif de dépense correspondant à ce que me rapporterait un client hypothétique et j’ai utilisé 42% de ce budget. Sans avoir trouvé un seul client. Pour l’instant, j’ai suspendu ma campagne car clairement, il faut que je travaille davantage sur l’audience, le placement et le visuel des publicités. J’ai également découvert une autre force des données récoltées par Facebook, qui est qu’on peut avoir un retour assez fin sur le succès d’une publicité, notamment les données démographiques qui m’en disent un peu plus sur mon marché potentiel.

Par exemple, si l’on considère la publicité ci-dessus qui propose un accompagnement à la création de blogs, les personnes qui cliquent le plus sont les plus de 55 ans: le graphique suivant montre que le montant dépensé est plus important pour les 55+, ce qui veut dire que cette tranche d’âge a cliqué sur l’annonce proportionnellement plus par rapport au nombre d’impression. A moi donc de créer une campagne plus focalisée sur cette tranche d’âge.

Données démographiques fournies par Facebook sur les performances d’une publicité.

Quand aux campagnes pour Charlie & Ozzy, je souhaitais faire de la publicité pour mes livres « Les petits mots de » en France et « Memorable Quotes » aux Etats-Unis. Dans ce cas, j’ai deux sources de revenus: ceux qui me viennent des commissions liées au programme Amazon Partenaire et ceux des royalties de la vente des livres.

Voici donc les chiffres (en dollars et arrondis):

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J’ai donc perdu 80 euros pour la campagne des Petits mots de et 70 euros pour celle des Memorable Quotes, en vendant respectivement 18 et 17 livres.

Mon espoir était de faire connaître mes cahiers et que cela fasse boule de neige. Deux mois après avoir fini la campagne, on ne peut pas vraiment dire que cela a eu lieu: j’ai vendu depuis 4 livres « Memorable Quotes » et 1 livre « Les petits mots de ». Donc pour l’instant, mon retour sur investissement n’est pas positif.

Il faut dire aussi que comme je l’expliquais dans le premier billet de cette série, ce n’était probablement pas la bonne période pour faire de la publicité sur Facebook. J’ai également beaucoup appris avec la campagne sur Les petits mots de, qui a essuyé les plâtres et sur laquelle j’ai fait des erreurs, notamment sur la définition de l’audience. Je n’ai donc pas dit mon dernier mot (ceci dit, s’il y a des lecteurs qui s’y connaissent et qui veulent bien me donner des conseils, je suis tout ouïe!)

Le cahier qui a eu le plus de succès lors de la campagne. 

Je voudrais aussi comparer ce résultat avec les autres options marketing. J’ai eu la chance d’avoir deux bloggeuses que j’aime bien qui ont publié des posts de blog sur « Les petits mots de » (vous pouvez en lire un ici, l’autre blog ayant fermé depuis). Je crois malheureusement que je n’ai fait qu’une vente ou deux via ce media. J’avais également testé la publicité plus classique pour Tea & Tins, ma petite entreprise de vente de thé, en diffusant une annonce le catalogue d’une exposition. Cette publicité m’a coûté 150 dollars pour un revenu… nul!

$150 pour une publicité papier, revenus : $0.

Donc pour l’instant, c’est encore la publicité que j’ai faite sur Facebook qui est la plus rentable, même si bien sûr la comparaison est loin d’être rigoureuse.

La limite du budget et des statistiques

Avant de finir cette série, j’aimerai revenir sur les limites de mon expérience: Facebook attribue aux publicité un indice de pertinence qui varie entre 1 et 10. Cet indice évalue l’intérêt de la publicité pour son audience: plus il est élevé, moins la publicité coûtera chère à l’annonceur car jugée de meilleure qualité. Pour ma part, j’ai navigué dans des scores de pertinence entre 2 et 8. Ce qui m’a interpellée, c’est que lorsque j’ai fait mon test sur les différentes pages de destination (celui dont je vous parlais dans l’article précédent), j’ai bien sûr utilisé exactement la même publicité sur Facebook. Or ces trois publicités ont eu trois indices de pertinence différents : 3, 4 et 5. A mon avis, cela tient à deux facteurs: d’une part, mon budget ne permet pas une diffusion suffisamment importante pour avoir des résultats statistiquement significatifs. D’autre part, cela pourrait (je dis bien pourrait, je ne suis pas dans les petits secrets algorithmiques de Facebook) être dû à la dynamique complexe du réseau social, qui fait que la qualité joue un rôle moins important que les interconnections et les influences simultanées dans un groupe (voir par exemple cet article de vulgarisation ou encore la page de Music Lab, une expérience qui a mis ces facteurs en avant).

Cette publicité a été diffusé trois fois en parallèle et a eu trois indices de pertinence différents.

Voilà pour mon expérience de diffusion de publicités sur Facebook: cela fait beaucoup et en même temps très peu à la fois. J’étais partie pour écrire un seul article, ce qui a largement débordé comme vous avez pu le voir. J’ai passé des heures à me documenter sur le sujet, j’ai un peu expérimenté, mais au final, j’ai l’impression de n’avoir fait qu’effleurer les possibilités. Facebook offre beaucoup d’outils encore plus poussés que ceux que je vous ai présentés, par exemple le reciblage d’une audience déjà engagée ou l’utilisation de Pixel pour suivre au plus près les résultats (je m’en suis servie mais je ne maitrise pas assez pour vous raconter quelque chose d’intéressant dessus).

Je comprends pourquoi les entreprises font appel à des professionnels du marketing: faire de la publicité sur Facebook, comme sur Google d’ailleurs, demande des compétences et un savoir-faire bien spécifiques. Facebook ayant été fondé en 2004, c’est un nouveau métier qu’on n’aurait pas imaginé il y a 15 ans.

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Papi Mujo
5 années il y a

Dur dur le commerce…moi qui suis un lecteur qui s’y connait je dis que les gens sont bien bêtes de ne pas acheter tes bouquins, mais en fait le monde est mauvais…enfin, bon courage à Charlie et Ozzi …!

Cochonou
Cochonou
5 années il y a

Malgré tes articles, la pertinence de la publicité sur internet restera encore un grand mystère pour moi.
Les pubs « finement personnalisées » à mon égard (et donc ayant sûrement un « indice de pertinence » élevé pour la régie de pub) me semblent toujours tomber à plat.
Pour dire, il m’arrive bien souvent de trouver les publicités du métro ou du RER beaucoup plus intéressantes. Je n’arrive pas à me souvenir de la dernière fois que mon attention a été attirée par une pub sur internet, alors que j’ai très envie d’aller voir le Tyrannosaure comment image) depuis que j’en ai vu l’affiche.

Pourtant, ça doit marcher… sinon il n’y aurait pas un tel business.

Cochonou
Cochonou
5 années il y a
Répondre à  Cochonou

Ah ah, voilà un nouvel exemple de publicité parfaitement ciblée que je viens de recevoir. 😀

comment image

Cochonou
Cochonou
5 années il y a

Bonjour,

Petit procès en cours:
https://www.theregister.co.uk/2018/08/17/facebook_ad_reach_lawsuit/

Business
Facebook flat-out ‘lies’ about how many people can see its ads – lawsuit
‘Made-up PR numbers’ used by social giant to exaggerate online advertising audience
By Thomas Claburn in San Francisco 17 Aug 2018 at 19:51
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Facebook brags it has a massive real audience, estimated to be about 2.23bn monthly users and 1.47bn daily users after culling more than 1.27bn fake accounts.

However, the social networking giant’s math is being challenged in a lawsuit that claims this reach is exaggerated, thereby defrauding advertisers. In other words, it is alleged not quite as many eyeballs are seeing Facebook’s ads as its salespeople charge for.

[…]

As an example, the complaint claims that Facebook’s purported Potential Reach among 18-to-34-year-olds in each US state is greater the actual population of 18-to-34-year-olds in each of those states.

[…]

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