L’Amérique étant le pays de la voiture par excellence, il est possible de faire beaucoup de choses en n’en sortant pas. Il y a quelques années, cela me faisait tristement marrer et me semblait ridicule. Et puis la vie est passé par là: la pluie ou la neige tombant drue sur son bébé, les enfants à attacher/détacher constamment des sièges auto, les jours où la température ne monte pas au-dessus de -10°C… Finalement, le drive-in, c’est plutôt pratique, et pas qu’au Burger King (exceptionnellement, le Burger King, hein).
- Au distributeur automatique de billets (ATM)
- A la pharmarcie (qui sont dans les grandes surfaces ou les drugstores) (à savoir que certains médecins envoient directement et électroniquement la prescription à la pharmacie de votre choix, vos médicaments vous y attendent donc rapidement).
- Et même à l’école, où nous pouvons faire la car-line le matin (le personnel s’occupe d’enlever l’enfant du siège auto et de le conduire dans l’enceinte de l’école).
Un Américain conduit en moyenne 21700 km par an contre 13000 km pour un Français (source et source). L’utilisation de la voiture participe donc à la forte différence entre les émissions de gaz à effet de serre des deux pays, en absolu mais aussi normalisé par personne comme vous pouvez voir sur ce graphique ci-dessous (réalisé à partir des données de la Banque Mondiale, données disponibles jusqu’en 2012 seulement). En moyenne, une personne vivant aux Etats-Unis émet plus de 2,5 fois de gaz à effet de serre qu’une personne vivant en France!
Il faut savoir qu’hormis dans les très grandes villes (aux USA, Pittsburgh et ses deux millions d’habitants fait office de petite ville), beaucoup d’Américains habitent en banlieue: plus grandes maisons (également plus consommatrice au niveau chauffage et climatisation), moins chères et meilleures écoles publiques.
Je sais que ce modèle n’est pas soutenable, tant à cause du réchauffement climatique que des ressources énergétiques limitées (fossiles et autre). La question que je me pose est: comment la transition va-t-elle se faire? Comment les Américains vont-ils réduire leur dépendance à la voiture? Comment se passer de ce confort des drive-in et drive-thru?
Je ne peux espérer que ce ne soit pas dans la douleur et que cela se passe de la même façon que la science progresse. Pour paraphraser les mots de Max Planck : « Un mode de vie soutenable ne triomphera pas en convainquant les opposants et en leur faisant voir la lumière, mais plutôt parce que ses opposants finiront par mourir, et qu’il arrivera une nouvelle génération à qui cette vie sera familière. » (Planck parlait lui de vérité scientifique). A nous donc d’élever nos enfants dans cet état d’esprit.
Mais avec l’exemple que je leur donne au quotidien (voiture, consommation, gâchis alimentaire…), je crains qu’il n’y ait encore du travail à faire. Je vis dans cette maison de banlieue parce que j’estime que c’est ce qui est le mieux pour eux maintenant, mais j’ai toujours cette petite voix en moi qui me rappelle que ce qui serait le mieux pour leur futur serait de vivre en ville, en appartement et sans voiture. Contradiction quand tu nous tiens…
« You can drive through the drive through, but you cannot walk through the drive through ».
Cette réponse a suffi pour me vacciner du concept pour un moment… =D