Bonjour, je suis Marion. Ma famille et moi vivons aux Etats-Unis, en Caroline du Nord. Nous avons eu cette opportunité d’expatriation grâce au travail de mon mari. Et c’est ainsi que depuis septembre 2017, nos 2 enfants ainsi que notre minette découvrons la vie américaine !
Notre fils de 7 ans a immédiatement intégré l’école publique américaine. Les premiers temps ont été très difficiles pour lui, car ayant un caractère assez routinier et casanier, il était le seul membre de la famille à freiner pour quitter notre vie française. Nous l’avions préparé au fil des mois précédents notre départ, il avait donc accepté l’idée mais tous ces changements lui arrivaient maintenant de front et cela a été compliqué à gérer.
Quant à notre fille de 4 ans, l’école ne commençant qu’à partir de 5 ans, nous l’avons inscrite dans un Day care (garderie privée) 3 matinées par semaine, et le reste du temps avec moi. Elle possède un tempérament fonceur et aventurier, cela a été plus facile pour elle. Elle connaissait déjà l’école, ayant fait en France la petite section de maternelle, et un mois de moyenne section. Elle était curieuse de découvrir d’autres maitresses et camarades de classe. C’était l’occasion aussi pour elle de se familiariser avec l’anglais et de faire d’autres choses sans moi.
N’étant aux USA que pour une durée de 2 ou 3 ans, nous savions déjà que nous retournerons en France. Il était donc nécessaire d’enseigner aux enfants des bases sur le français, afin qu’ils ne soient pas en marge ou simplement perdus lors de notre futur retour.
J’ai donc instauré 1 heure par jour de travail à la maison. Avec mon fils, je travaille les conjugaisons des verbes, la grammaire, le vocabulaire et l’orthographe. J’essaie au maximum de rendre le travail ludique. Par exemple, en ce moment, je lui apprends la conjugaison des verbes du 2ème groupe au présent de l’indicatif. J’ai écrit des verbes à l’infinitif sur une feuille et nous jouons ensemble à lancer un dé et faire bouger nos pions chacun notre tour, et à conjuguer les verbes sur lesquels nous tombons ! Je remarque qu’il retient bien mieux de cette façon !
Avec ma fille, comme elle apprendra à lire en anglais, j’ai commencé à lui apprendre à lire le français avec la méthode syllabique. C’est, selon moi, la méthode qui lui correspond bien et surtout que je me sens de lui enseigner. Elle a soif d’apprendre et elle apprend vite !
J’ai quitté mon travail en France avant de venir aux Etats-Unis. Je n’arrivais plus à m’épanouir en sein de ce travail, donc l’opportunité d’une nouvelle expérience complètement différente m’a beaucoup emballée. Ici je ne travaille pas et je consacre mon temps à mes enfants, l’organisation des activités/de la maison, et j’ai aussi du temps personnel que j’utilise pour rencontrer du monde, créer, dessiner, … mais aussi pour réfléchir à ma future activité lors de notre retour en France.
Depuis la fin de mes études, j’ai toujours travaillé. Auparavant, je ne concevais pas de rester sans emploi. C’est dans nos mœurs de travailler pour gagner sa vie, la Société nous le rappelle souvent, l’entourage aussi parfois. Ma famille et moi pouvons vivre sur le salaire de mon mari, et je découvre la richesse que le fait d’avoir plus de temps nous apporte.
Nous avons tâtonné au début afin que chacun puisse trouver la place qui lui convient. Une fois nos marques prises, nous avons pu mieux avancer. Je suis forcément plus disponible et patiente avec mes enfants, je suis aussi davantage à leur écoute et je suis présente pour les accompagner lors des difficultés rencontrées à l’école, comme les quiproquos liés à la barrière de la langue par exemple ou leurs différentes peurs.
Les enfants se sont rapidement liés d’amitiés avec des copains américains, et apprécient grandement lorsque nous rencontrons des français ! D’ailleurs, c’est lorsqu’on les entend parler qu’on se rend compte qu’ils ont l’accent américain (de la Caroline du Nord) et que nous, adultes, mettrions plusieurs années avant de parler avec le même « Southern drawl » ! (qui signifie « voix trainante »)
Il y a une grande communauté française à Greensboro, il est donc facile de rencontrer des francophones si l’on en ressent le besoin.
Après 11 mois ici, mon fils a appris l’anglais en écoutant, il sait se débrouiller avec son vocabulaire mais n’est pas encore suffisamment à l’aise pour avoir une longue conversation avec quelqu’un. Cela viendra ! Cependant il lit maintenant des livres anglais et comprend.
Ma fille vient de rentrer en Kindergarten, donc à l’école publique, connait quelques mots mais pas suffisamment pour assurer le quotidien. Elle rentre en ce moment à la maison en me montrant des documents d’école en m’expliquant qu’elle n’a pas compris ce qu’il faut en faire. Cela ne la dérange absolument pas, elle a compris qu’elle comprendrait plus tard.
On rit souvent de la façon dont on prononce tel ou tel mot. Parfois on se rend compte que c’est complètement faux. Mes enfants entre eux se parlent parfois en anglais, et ça peut être déroutant quand je ne comprends pas !
Je trouve personnellement que l’école américaine est davantage basée sur ce que l’enfant réussi et on le pousse vers le haut en le valorisant, en étant positif et encourageant. Dès les petites classes, ils sont amenés à présenter à leurs camarades des mini-projets, et cela leur permet de développer peut-être plus facilement la prise de parole en public.
Les parents sont aussi bien impliqués dans la vie de l’école et cela est naturel, que ce soit les parents d’élèves mais aussi les récoltes de fonds qui sont ludiques et attractives. Les familles sont fières d’appartenir à leur école et n’hésitent pas à porter des habits aux couleurs de leur école ! Nous avons nous aussi nos tee-shirts !
Nous célébrons les fêtes américaines également, c’est à chaque fois l’occasion de rencontrer du monde et de mieux découvrir le pays.
Nous faisons parfois quelques conversations Skype avec la famille, les enfants sont assez demandeurs de partager leur quotidien et prendre des nouvelles.
Les enfants ne souhaitent pas rester ici toute leur vie même s’ils sont contents de profiter de tout ce que l’on vit, nos voyages, et tout ce que l’on peut apprendre. Ils pensent souvent à notre maison et notre quotidien à Lyon. Pour mon mari, c’est « ancré » que nous resterons 3 ans, il profite de cette opportunité.
Quant à moi, j’aime la France et elle me manque parfois, mais j’apprécie le rythme de vie d’ici. J’ai l’impression de me poser beaucoup moins de questions et de vivre plus simplement ici. Je pense que je me verrai bien travailler (et du coup devenir bilingue car je ne le suis actuellement pas) et continuer cette vie ici. Mais le système de santé et le coût de l’école me font être réaliste. En tout cas cette expatriation a développé mon envie de découverte et de voyages !
Notre visa est de 3 ans, je serai contente de revoir la France dans 2 ans. En attendant, je découvre et profite de chaque moment passé ici. Je me dis que j’ai beaucoup de chance de découvrir une autre culture, avec ses avantages et ses inconvénients.
Je pense aussi que cela apportera une formidable ouverture d’esprit à mes enfants, la tolérance et c’est une grande chance pour eux.
D’une manière générale, je pense que cette expatriation nous a davantage rapproché. Les enfants jouent beaucoup ensemble, et peuvent compter l’un sur l’autre. Ils rient et parlent bien plus ensemble qu’avant. Je vous rassure, ils se chamaillent aussi beaucoup !
Retrouvez Marion sur Instagram à @marfredfamily.
Merci d’avoir répondu à mes questions, je vous souhaite à tous les quatre encore deux belles années aux Etats-Unis!