Ma première vente aux enchères silencieuse

Samedi dernier, nous avons assisté à notre première vente aux enchères silencieuse, ou Silent Auction en anglais. La soirée, intitulée « A is for Art », visait à récolter de l’argent pour la preschool de notre fille (un établissement privé qui s’occupe des enfants avant l’entrée en école primaire publique, bref un mix entre crèche et maternelle). Notre preschool est une non-profit (association à but non lucratif) plutôt bien cotée, mais grâce à sa politique d’admission, 20% des élèves bénéficient d’une bourse, et avec les 30% d’autres élèves qui ont des subventions pour critères sociaux, cela permet une diversité dans l’école qui est la bienvenue. La soirée visait explicitement à trouver de l’argent pour les bourses, et l’année dernière, elle avait permis de récolter 18 000 dollars. Comme c’est bien de re-contextualiser, il faut savoir qu’un mois de crèche à temps plein nous est facturé 1200 dollars : à plein tarif, on parle donc seulement d’UNE bourse pour UN étudiant pour 15 mois. Tout est relatif. (Mais j’imagine que c’est plus subtil que cela et qu’une bourse représente juste un pourcentage des frais.)

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L’annonce de l’évènement (event en anglais).

Je ne savais pas ce qu’était une vente aux enchères silencieuse avant d’assister à cette soirée, mis à part que c’est apparemment un moyen assez classique aux Etats-Unis de récolter de l’argent. En pratique, l’association demande des dons de toutes sortes aux parents d’élèves, aux réseaux des employés ou aux institutions culturelles locales. De plus, chacune des classes de l’école avait fait un tableau, qui était également mis aux enchères. Au total, il devait y avoir bien une centaine d’articles sur lesquelles enchérir, et cela allait de bols en céramique à l’abonnement pour une saison de théâtre, en passant par une séance de massage, une nuit dans un hôtel, ou un tableau d’un photographe un peu connu. J’avoue que j’ai été agréablement surprise par la qualité et la variété des choses proposées, les organisateurs ont vraiment fait un bon boulot.

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Les œuvres d’arts des différentes classes de l’école. Plutôt mieux que d’autres proposées par des professionnels…

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Le tableau réalisé par la classe de Lottie, et la feuille d’enchère associée: nous n’avions ni le numéro 171, ni le 203 (rhooo, mauvais parents !)
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Un exemple de table d’enchère : celle-ci contenait des objets (dont un panier généreusement donné par Tea & Tins!), mais d’autres étaient juste joliment décorées lorsqu’elles avaient des bons pour des spectacles ou des activités.

A l’arrivée à la soirée (qui est payante et au doigt levé contribue à moitié du total de la somme récoltée), nous sont remis des badges avec notre prénom et un numéro, ainsi qu’un petit feutre à passer autour du cou. Le principe est donc de se promener dans la salle en regardant les divers articles mis aux enchères, et de mettre son numéro et la somme que l’on propose sur les feuilles à disposition. Les enchères commencent à la moitié de la valeur marchande, et il y a un minimum à enchérir (de $5 à $25 en fonction du prix). On peut aussi acheter l’objet tout de suite à sa valeur marchande. L’organisation est thématique : une table spectacles, une table tourisme, une table bijoux etc. Si l’on ne veut pas enchérir mais quand même laisser un petit quelque chose, on peut acheter un mystery bag pour $20. Et comme c’est une soirée un peu chic, il y a un petit buffet et un open-bar avec du vin. Bien sûr, c’est une soirée qui permet aussi de rencontrer et discuter avec les autres parents et l’ambiance est plutôt sympa.

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La table des mystery bags : le nôtre contenait un t-shirt de l’école noir et blanc et de la teinture pour faire un tie-dye.

Nous nous sommes bien amusés à enchérir sur les articles qui nous intéressaient et nous avons été surpris d’en gagner une bonne partie. De fait, nous avons géré l’affaire un peu comme des débutants sur eBay qui voudraient acheter un moulin à café, enchérir sur plusieurs, pour finalement se retrouver avec DEUX vieux moulins à café à la maison (oui, ce sont des choses qui arrivent…) La soirée nous a donc coûté un peu plus cher que prévue, mais cela était pour une bonne cause, et nous avons eu de bons deals : comme les enchères ne sont pas trop montées, j’ai calculé que nous avons eu une moyenne de 40% de remise. Bref, c’est un peu comme si nous avions acheté des sorties sur Groupon, mais avec la bonne conscience en supplément. Nous sommes donc les heureux gagnants de billets d’opéra, de places de théâtre, de bons d’achat dans des restos, d’un abonnement à un atelier technique et d’entrées à un parc d’attraction et à deux musées. A vrai dire, notre budget « culture » 2016 y est passé ! Voilà qui nous fera découvrir un peu plus la vie pittsburgeoise et au final, nous sommes plutôt contents de notre soirée.

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« Yeah, It’s That Good », une œuvre de Kait Schoeb : Pittsburgh est la ville de naissance de la sauce tomate Heinz. Ceci explique cela.

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