{Maman française aux USA} Aude, maman d’une petite fille de 3 ans au Texas

Il y a 3 ans, et suite à la naissance de sa fille, Aude a quitté son emploi de Responsable Ressources Humaines à Paris pour suivre son conjoint en expatriation à Waco, au Texas. Elle a décidé de profiter de cette aventure pour faire un break et s’occuper de son bébé qui avait à peine 3 mois lorsqu’ils sont arrivés aux Etats-Unis.

Un soir en mai 2015, mon mari rentre à la maison après une journée parisienne forcément harassante de « métro boulot dodo », et me dit « qu’en penses-tu si on allait au Texas ? ». Enceinte de 6 mois, je l’ai regardé comme un extraterrestre et lui ai tout de suite dit qu’il était hors de question de partir en vacances enceinte jusqu’au cou, et d’autant plus au Texas… Finalement je comprends assez rapidement qu’il me proposait une expatriation de 3 ans, ou plus…

Le départ a été compliqué. Non pas pour nous mais surtout pour nos proches. Passés 40 ans tous les deux, nous venions d’avoir notre petite fille et je l’enlevais déjà à sa grand-mère maternelle qui l’attendait depuis tant d’années. Après avoir expliqué les bienfaits de cette expatriation, nous voilà partis dans la grande aventure des Citoyens du monde ! Emballer, déménager, quitter, finir, partir… pour tout recommencer, déballer, s’émerveiller, découvrir, se connecter, se reconstruire… Notre objectif était simple : profiter chaque jour de cette expatriation et élever notre fille dans un environnement serein.

En arrivant au Texas, nous nous rendons vite compte que c’est un Etat très différent du reste des Etats-Unis… Et vivre à Waco… tellement différent de Paris ! Tout nous parait démesuré, les trottoirs n’existent plus, la voiture devient le seul moyen de locomotion et il n’existe aucune communauté d’expatriés. Et BOOM… le choc culturel arrive quelques mois plus tard. Que c’est difficile de ne pas se laisser submerger par ses émotions… Alors nous nous sommes remotivés, nous rappelant l’objectif que nous nous étions fixé.

Très vite, nous avons dû gérer les questions parentales existentielles. Je n’avais aucune idée de comment élever ce petit Amour à l’autre bout du monde, dans une culture assez différente de la nôtre.

J’étais en perpétuel questionnement, notamment au niveau de son alimentation. Ici c’est très différent : on donne facilement de la pizza, des tacos ou encore de la glace aux enfants en bas âge. Tout est bien plus sucré et plus gras que chez nous. N’ayant plus aucun repère alimentaire, j’ai finalement décidé de me référer à mon passé, à ma propre éducation et celles de mes proches restés en France. Et nous éduquons finalement notre petite fille à la française : pas de snack à n’importe quelle heure, ni de pizza ou de tacos géants au petit déjeuner, pas de jus de fruit ou de sodas, ni de bonbons à 4 heures de l’après-midi.

Et je vous assure que cela reste difficile de temps en temps de vivre des moments avec les locaux sans fonctionner à leur manière. Nous ne regrettons pas notre choix aujourd’hui d’avoir conservé cette hygiène de vie nécessaire ici.

D’un point de vue social, une de mes premières missions en tant que conjoint accompagnateur a été de se faire de nouveaux amis. De nature très sociable et aimant la relation à l’autre, j’ai été très motivée par la perspective de rencontrer de nouvelles personnes. J’ai tout mis en oeuvre pour voir ce qu’il se passait dans la ville : inscription à des meet up de mamans, visite des bibliothèques et de ses story times pour enfants, tour des différents parcs… J’ai eu la chance de très vite rencontrer une, puis deux personnes devenues aujourd’hui de très bons amis. De fil en aiguille, j’ai appris à connaitre ma ville, ses événements et savoir repérer où les parents faisaient jouer leurs enfants. Aujourd’hui nous avons des amis étrangers (Allemagne, Brésil, France) mais surtout de nationalité américaine. Notre réseau social est riche et je sais déjà que nous serons tristes de les quitter à la fin de notre expatriation.

A trois ans, notre petite fille nous semble aujourd’hui très équilibrée, tant sur l’alimentation qu’à tout autre niveau. Elle parle les deux langues (le français est parlé en priorité à la maison) et a réussi à passer le cap plus compliqué pour les enfants devenant bilingues : réussir à se faire comprendre par tous en parlant le « franglais » ! Elle est très sociable, a beaucoup d’amis et sait montrer tous les jours son affection à nos proches restés en France via les visio conférences  (FaceTime, Messenger ou encore WhatsApp). Garder des relations journalières avec nos proches est aujourd’hui tellement simple et accessible grâce aux nouvelles technologies.

Concernant l’école c’est aussi très différent de notre pays natal. Il n’y pas d’obligation ni de pression sociale si vous ne mettez pas votre enfant à l’école avant 5 ans. La Famille est prioritaire au Travail et généralement un des conjoints (oui les pères aussi !) prend un congé pour s’occuper des enfants. J’ai donc, comme eux, profité pleinement de ma fille jusqu’à ses deux ans. Puis j’ai eu l’opportunité par des amis de découvrir une petite école. Nous avons décidé de la mettre 2, puis très vite 3 jours par semaine, pour qu’elle se confronte encore plus à la langue locale. Résultat, elle parle aujourd’hui plus l’anglais que le français, adore son école et a déjà hâte de reprendre en septembre !

Une chose qui est formidable ici, c’est cette détermination à vouloir que nos enfants soient heureux à l’école, deviennent autonomes et toujours avec une bienveillance exceptionnelle. Fin mai, notre fille a eu droit à un diplôme et une cérémonie de graduation. C’est une expérience formidable pour nos enfants, même plus jeunes. L’école devient ainsi un lieu positif et ludique, où les enfants aiment apprendre et être félicité pour le travail effectué pendant l’année. Les maîtresses influent une vraie dynamique et une vision tellement bienveillante de l’école.

Il est difficile de donner un témoignage d’une expatriation de 3 ans en quelques lignes… vous l’aurez compris, nous avons été et sommes très heureux au Texas. Dans un an…? nous ne savons pas si nous rentrons en France ou si une autre aventure nous attend. Mais une chose est sûre… nous avons à nouveau décidé d’emballer, déménager, quitter, finir, partir… pour tout recommencer, déballer, s’émerveiller, découvrir, se connecter, se reconstruire… Quelle que soit notre destination, nous essayerons de profiter de ce moment comme une nouvelle aventure. Avec le temps, on se rend compte que rien ne se fait par hasard : chaque nouvelle expérience devient un réel apprentissage de la vie. Finalement n’est ce pas cela la vraie valeur ajoutée d’une expatriation ?

Aude a décidé de faire un break pour s’occuper de sa fille pendant ces 3 années. Elle travaille actuellement sur un futur projet professionnel alliant sa passion des Ressources Humaines et l’expatriation.

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