Bonjour, je m’appelle Julie et j’ai embarqué toute ma petite famille pour NY. Depuis toute petite, j’ai construit un rêve et pour le réaliser, c’était préférable de partir avec mon fils 7 ans et mon mari, pour apprendre l’anglais. Donc on est arrivé à NY il y a à peine 2 ans.
Bonjour Julie et merci d’avoir accepter de répondre à mes questions ! Tout d’abord, j’aimerai savoir si tu as remarqué beaucoup de différences sur la façon de traiter les enfants à New York par rapport à la France depuis les deux ans que vous habitez là ?
Des différences, oui beaucoup. J’ai été étonnée de voir que beaucoup de nannys [nounous] aident les mamans à garder leurs enfants, alors qu’elles sont à la maison. L’éducation est assez différente aussi. On encourage beaucoup plus les enfants à NY qu’en France.
Ton fils va-t-il dans une école internationale ou américaine ?
Pour l’école, j’avais vu une école publique depuis la France et je voulais que notre fils l’intègre plus que tout. Elle propose un programme dual language. Quand on est arrivé à NY, nous n’avons pas pu nous loger près de cette école, notre fils a intégré une école publique entièrement américaine. Au bout d’un mois, on nous a proposé qu’il intègre un programme pour les arrivants qui ne savent pas parler anglais. On avait le choix entre 3 programmes. On a choisi le plus complet. Et notre fils a pu intégrer l’école de notre choix, celle que je souhaitais depuis le début. Donc il a un jour le programme en français, et le jour suivant en anglais. On est ravi. Il peut lire et écrire dans les deux langues.
Est-il ami plutôt avec des Américains ou d’autres enfants d’expat ?
Dans sa classe ils sont 50% de Français et 50% d’Américains. Il ne fait pas de différence entre les deux.
As-tu remarqué beaucoup de différences entre l’école en France et au US ?
Oui :
- L’implications des parents est importante : régulièrement on nous demande de participer à la vie de l’école, de financer, de trouver des fonds. On se sent vraiment appartenir à l’école. Pour notre part, nous apprécions ce système.
- Chaque mois, nous avons un exposé, la lecture d’un poème ou un concert organisé par les professeurs, cela fait beaucoup, mais cela permet de rencontrer les parents qu’on ne voit pas toujours à la sortie, de voir l’évolution de notre enfant, de lui montrer que nous sommes là.
- Les after-schools : Cela coûte cher, mais j’aime bien le fait que notre fils puisse faire des activités diverses les après-midis.
- Les récréations : parfois il n’en a pas.
- La phobie des poux : un enfant avec un poux ne peut pas aller à l’école. Tant qu’il n’est pas passé à l’infirmerie pour vérification, il ne peut pas réintégrer l’école.
- La quantité de mails pour l’école : les newsletters, les infos diverses et variées… Je n’avais jamais eu cela en France. A NY, on communique un max.
Penses-tu que ton fils ait une enfance très différente de si vous étiez restés en France ?
Depuis plus d’un an, on a vu des changements s’opérer en lui. Il a une nouvelle manière d’appréhender les mouvements, la danse. Il peut se mettre à danser dans la rue. Chose qu’il faisait moins souvent en France. Il a une plus grande confiance en lui. Il n’a pas peur d’être lui-même dans la rue.
Il parle mieux anglais que nous. Surtout il a une meilleure prononciation, il nous reprend souvent. C’est casse-pieds lol !
As-tu arrêté de travailler pour t’occuper de ton fils ?
Je prends des cours d’anglais pour me perfectionner pendant que mon fils va à l’école. Cela nous permet de nous familiariser avec notre nouveau pays et la culture… Je ne l’ai pas mis en after-school. Il était fatigué d’apprendre une nouvelle langue… Pendant ce temps, j’ai mis ma vie en parenthèse. Mais aujourd’hui, je ne regrette pas car il est heureux d’être à NY.
Il est bien connu que les Américains ont moins de congés qu’en France et que même s’ils en ont, ils ne les prennent pas tous. Cependant les enfants sont en vacances régulièrement, à Noël et pour le Spring Break, mais surtout pour plus de deux mois pendant l’été. Comment gérez-vous ces vacances si vous ne pouvez pas en prendre autant ?
Pour les vacances et les jours sans after-school, je l’emmène avec moi à l’école. On avise, mais il est sage avec nous et il aime bien.
Quelle place a le français/la France dans votre famille ?
La France occupe une part importante chez nous. Notre fils ne veut pas parler anglais avec nous car il se rend compte qu’il oublie certains mots de vocabulaire en français. Je lui lis beaucoup de livre en français. Je l’ai emmené voir des matchs de la France dans des resto français de NY. On écoute des chanteurs français aussi. On prend des deux cultures. On les mélange. Et j’aime bien le cocktail que l’on en tire.
Comment entretenez-vous la relation avec votre famille et vos amis restés en France ?
On est souvent frustré par la difficulté de partager nos petites et grandes victoires. Car nos amis et famille ne semblent pas toujours mesurer les pas, l’énergie que l’expatriation demande. Et je ressens de plus en plus le fossé entre la France et les USA.
As-tu rejoint un groupe de mamans américaines ?
J’ai rejoint un groupe de femmes de NY, She for S.H.E. Un groupe de mamans sur NY aussi. Mais l’école m’a permis de rencontrer pas mal de monde. J’ai repris le stand de crêpes pour la Fall Fair et la Spring Fair. Je vais devoir organiser la vente dans le but de récolter de l’argent pour l’école. Je fais du bénévolat également pour les courses sur NY.
Penses-tu être une soccer mom ?
Certains jours, OUI! Je l’aurais fait aussi en France. On n’a jamais vécu près de nos familles. Donc on a souvent géré notre fils seul, sans aide. Cela ne me change pas trop 😉
Avez-vous organisé une fête d’anniversaire pour votre fils ? Est-ce que vous avez invité toute sa classe ?
Pour le moment, on n’a pas encore pu inviter les deux classes de français du même niveau. Oui, pour nous c’est deux classes 🙁 Cela est un gros budget. Surtout que notre loulou est né en novembre.
Y a-t-il des produits pour enfants que vous ramenez spécifiquement de France ?
On demande souvent aux amis de nous ramener des livres que je ne trouve pas ici, ou qui sont très chers.
Et l’avenir ? Est-ce que vous pensez rester aux Etats-Unis ?
Non, je ne pense pas, nos parents auront besoin de notre aide en France à un moment donné.
Merci Julie d’avoir répondu à mes questions!
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